Choisir une carrière en enseignement c’est entrer dans un monde aux mille couleurs qui transforme la vie des jeunes du pays!
Les enseignant.e.s d’immersion donnent vie, non seulement à la langue française mais aussi à sa culture diversifiée et fascinante.
L’Association canadienne des professionnels de l’immersion (ACPI) définit les buts de l’immersion française au Canada comme la possibilité :
- d’offrir un bilinguisme fonctionnel;
- de permettre une compréhension et une appréciation de la culture francophone;
- d’apprécier la richesse des autres langues et cultures du Canada et du monde entier;
- d’assurer une pleine maîtrise de l’anglais;
- de veiller au maintien de l’identité propre de la culture des apprenants.
Source : L’immersion en français au Canada – Guide pratique d’enseignement, ACPI, 2017, p.p. 6-7
Portrait de l’immersion française au Canada
Quel est le profil d’un enseignant en immersion française?

- Détenir un diplôme d’études universitaires en éducation qui est reconnu au Canada et dans la province/territoire de travail
- Être qualifié en FLE/FLS avec une pédagogie adaptée pour le milieu scolaire est un atout
- Être bilingue (français et anglais)
- Offrir une pédagogie engageante
- Adopter la gestion des comportements en classe qui correspond à la culture canadienne
- Accepter une relation d’autorité fluide
- Encourager la planification collaborative, le perfectionnement professionnel en continu et le travail d’équipe avec les collègues enseignant
Témoignages d’enseignants
Explorer les témoignages de profs d’immersion à travers le Canada.
Les débuts de l’immersion française au Canada
L’immersion française au Canada est née d’une initiative citoyenne d’envergure. Le rêve de l’immersion française est né en 1963 chez trois mères anglophones (Olga Melikoff, Murielle Parkes et Valérie Neale surnommées les “mères fondatrices”) qui souhaitaient que leurs enfants apprennent le français dans les écoles publique pour mieux vivre et grandir au Québec.
Ainsi, après deux années de labeur, une première classe expérimentale voit le jour en 1965 à Saint-Lambert, en banlieue de Montréal. Cette classe pilote, menée par l’enseignante Evelyne Billey, s’inspire du modèle de “bain linguistique” mis de l’avant par l’UNESCO. Ce modèle est une approche éducative inclusive visant à plonger les élèves dans une langue cible en leur proposant un environnement scolaire et social varié.
Cette expérience d’immersion en français suscite rapidement l’intérêt de nombreux chercheurs qui ont tôt fait de confirmer l’efficacité de cette approche sur la maîtrise du français des élèves. Le modèle prend alors de l’ampleur et s’étend à d’autres commissions scolaire anglophones du Québec puis à l’ensemble du Canada. L’expansion est tellement fulgurante que malgré une démographie décroissante entre 1970 et 1985, le nombre d’élèves inscrits en immersion française bondit de 247% en sept ans (de 45 679 à 158 643 élèves). Aujourd’hui, on compte plus de 500 000 élèves par an dans les 2 100 écoles du pays qui offrent ce modèle d’enseignement devenu un pilier de l’éducation au Canada.
Définition et caractéristiques principales de l’immersion
L’immersion française au Canada est un modèle d’enseignement et d’apprentissage par lequel les élèves (souvent ayant l’anglais comme langue première) apprennent le français à l’école dans un environnement où ils y sont exposés de façon intensive et prolongée, non seulement lors d’un cours de français mais aussi dans diverses matières (en mathématique, en sciences, en art, en musique, etc.).
Les élèves en immersion française suivent le programme d’études imposé par leur province ou leur territoire, généralement au sein d’écoles ou de conseils scolaires anglophones. Voici quelques caractéristiques de l’immersion française :
- Les élèves n’ont souvent pas de connaissance préalable du français.
- Le français est privilégié comme langue d’enseignement dans les premières années; le temps d’enseignement en anglais croit ensuite graduellement.
- L’enseignement de toutes ou de certaines matières (mathématiques, sciences humaines, sciences humaines, sciences, etc.) se fait en français pour augmenter le temps d’exposition en français.
Il existe plusieurs types d’immersion : précoce, moyenne, tardive, faisant référence au moment où les élèves commencent en immersion, ou encore immersion partielle ou totale, qui fait référence à l’exclusivité ou non du temps d’enseignement en français.
Les avantages et enjeux actuels
De nombreuses recherches menées depuis 1969 sur l’impact de l’immersion française chez les élèves avancent, entre autres, que :
- Les élèves en immersion atteignent un haut niveau de compétence en français langue seconde ou additionnelle, sans nuire à leur rendement en langue première (lecture, écriture, compréhension orale).
- Le bilinguisme favorise le développement cognitif, incluant une mémoire de travail plus performante, une meilleure attention sélective, une flexibilité cognitive accrue et une conscience métalinguistique plus avancée.
- Les élèves bilingues ou plurilingues développent des habiletés supérieures en résolution de problèmes et en pensée critique, notamment grâce à l’exposition à des perspectives culturelles et linguistiques variées.
- Sur le plan socioéconomique et professionnel, la maîtrise de deux langues ouvre un éventail élargi de possibilités d’emploi, de mobilité et de participation citoyenne.
- La compétence dans les deux langues officielles du Canada contribue à la construction d’une identité bilingue canadienne partagée, et à un sentiment accru d’engagement citoyen et de compréhension interculturelle.
L’immersion française fait face à certains enjeux particuliers dont, entre autres:
- la pénurie d’enseignants qualifiés maîtrisant le français surtout, en région majoritairement anglophone, éloignée et nordique;
- le degré d’accessibilité variable à des ressources pédagogiques créées spécifiquement pour l’immersion française et adaptées aux niveaux de maîtrise de la langue et à l’âge de ses élèves;
- le sentiment d’isolement parfois ressenti quand on enseigne en français dans une école du système éducatif anglophone;
- l’offre parfois limitée d’occasions de perfectionnement pédagogique en français et à du développement de ses propres compétences linguistiques au sein de son école;
- la disponibilité souvent limitée de professionnels et de personnel de soutien (orthopédagogues, psychologues, travailleurs sociaux, psychoéducateurs, aide-enseignants ou préposés, etc.) ainsi que de suppléants qui parlent le français.
La persistance des mythes qui exercent une influence sur les décisions politiques et pédagogiques et qui perdurent malgré plusieurs décennies de recherche et de données probantes qui les contredisent.
L’immersion en chiffres
Source : Statistique Canada

- Au Canada hors Québec, en 2021, 1,6 million d’enfants et d’adultes de langue maternelle anglaise ou tierce suivaient ou avaient déjà suivi un programme d’immersion en français lors de leur scolarisation aux niveaux primaire ou secondaire dans une école de langue anglaise au Canada.
- En 2021, près de 700 000 enfants d’âge scolaire de langue maternelle anglaise ou tierce suivaient ou avaient déjà suivi un programme d’immersion en français. Cela représentait 1 enfant sur 6 (16,9 %) parmi les enfants âgés de 5 à 17 ans de langue maternelle anglaise ou tierce.
- La participation aux programmes d’immersion en français était plus élevée parmi les enfants d’âge scolaire de langue maternelle anglaise ou tierce vivant au Nouveau-Brunswick (37,3 %) et à l’Île-du-Prince-Édouard (28,6 %) et plus faible parmi les enfants résidant en Alberta (10,1 %) et en Saskatchewan (10,1 %).
- Environ la moitié des enfants d’âge scolaire de langue maternelle anglaise ou tierce vivant dans les grands centres urbains d’Ottawa et de Moncton en 2021 suivaient ou avaient déjà suivi un programme d’immersion, comparativement à environ 1 enfant sur 10 résidant à Chilliwack, Lethbridge, Kamloops, Calgary et Barrie.
- Dans les municipalités du Canada hors Québec où au moins 30 % des adultes connaissaient le français en 2021, environ la moitié des enfants d’âge scolaire de langue maternelle anglaise ou tierce suivaient ou avaient déjà suivi un programme d’immersion en français.
- En 2021, au Canada hors Québec, près de la moitié (47,0 %) des enfants d’âge scolaire de langue maternelle anglaise ou tierce qui suivaient ou avaient déjà suivi un programme d’immersion en français étaient issus de l’immigration.
- Au Canada hors Québec, en 2021, près de 1 enfant sur 5 d’âge scolaire suivant ou ayant déjà suivi un programme d’immersion en français avait une langue maternelle autre que le français ou l’anglais, comme le mandarin, le pendjabi (panjabi) ou l’arabe.
- Après avoir suivi un programme d’immersion pendant au moins une année dans leur enfance, un peu plus de 6 jeunes femmes sur 10 (60,9 %) âgées de 18 à 24 ans de langue maternelle anglaise ou tierce pouvaient soutenir une conversation en français en 2021 par rapport à un peu moins de la moitié (49,4 %) des jeunes hommes du même âge au Canada hors Québec.
- Au Canada hors Québec, en 2021, près des deux tiers (65,7 %) des jeunes adultes bilingues français-anglais âgés de 18 à 24 ans de langue maternelle anglaise ou tierce avaient suivi un programme d’immersion en français pendant au moins une année dans leur enfance.
- Plus de 100 000 enfants et adultes de langue maternelle anglaise ou tierce qui suivaient ou avaient déjà suivi un programme d’immersion en français parlaient cette langue à la maison en 2021. Cela représentait 15,4 % des personnes âgées de 5 à 60 ans parlant français à la maison au Canada hors Québec.
- Après avoir suivi un programme d’immersion en français pendant au moins une année dans leur enfance, 1 travailleur sur 10 de langue maternelle anglaise ou tierce, soit 72 000 travailleurs, utilisait le français au travail en 2021. La moitié d’entre eux travaillait dans les secteurs des services d’enseignement (26,1 %) ou dans les administrations publiques (24,1 %).

